Alors qu’à leurs débuts les principaux réseaux sociaux étaient facebook et twitter, internet voit aujourd’hui grandir des réseaux avec un concept nouveau : Instagram, youtube, Tik Tok, des plateformes ne fonctionnant qu’avec des images et des vidéos. Facebook et twitter ont donc aussi évolué pour aller dans ce sens, abandonnant le texte pour le selfi. Les enfants du numérique, en se servant de ces réseaux sont donc exposés à toutes les critiques malveillantes concernant leur physique, leur attitude, leur personnalité, à un âge où l’image de soi est encore en construction et la confiance en soi fragile. Et qui dit internet dit aussi anonymat. Il est admis que cela pousse certains internautes à laisser libre court aux manifestations les plus obscures de leur personnalité. Grace à l’anonymat, l’utilisateur se sent protégé et aussi moins responsable de ses actes et de ses mots. Haters et trolls s’amusent alors à commenter les photos et vidéos d’internautes dans le but de provoquer et de susciter des réactions. Certains messages sont très violents; une accumulation peut vite tourner au cyber harcèlement, pouvant entrainer de graves troubles psychologiques.
Constater cette réalité m’a amenée à la problématique suivante : Montrer comment l’écran désinhibe la violence verbale sur les réseaux sociaux. Le livre met en scène une heure de cyberharcèlement, un message haineux par minute, pour mettre le lecteur face à la réalité de la violence verbale à laquelle nous pouvons assister quotidiennement sur les réseaux sociaux en restant passif. Sur la couverture, le pictogramme «interdit au moins de 12 ans», mis en place par la Commission de classification des oeuvres cinématographiques pour prévenir le jeune public de la violence des oeuvres diffusées à la télévision. Il fait référence au livre 3-6-9-12 de Serge Tisseron, qui préconise d’éloigner les enfants des réseaux sociaux jusqu’à 12 ans.Le projet Anonyme Sur Internet a fait l’objet de mon projet de diplôme de Bachelor en design de communication visuelle. Il m’a permis de créer et fabriquer du début à la fin un livre objet sur le sujet du cyberharcèlement. Les contraintes techniques de devoir imprimer de l’encre blanche sur du papier noir m’ont permis de pratiquer la sérigraphie avec l’atelier OASP, technique d’impression qui m’a beaucoup appris et beaucoup plu. Ce projet s’inscrit dans le cadre du design engagé, il a pour but de dénoncer, de choquer et de faire réfléchir. Ce pourquoi les exemplaires existants sont prévus pour être diffusés, et non vendus. Le livre est aujourd’hui entré dans la réserve nationale contre le harcèlement et le cyber-harcèlement et peut être consulté librement.
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